Les costumes

Il est fort difficile de choisir un costume pour les danses du Triomphe biterrois; leur exécution est étalée sur plusieurs siècles depuis le douzième siècle, et il serait arbitraire de privilégier une époque plutôt qu’une autre. Peut-être faudrait-il envisager, pour souligner l’aspect extrêmement traditionnel de la danse des Treilles, et perpétuer les traditionnels changements de costumes en rapport avec les mœurs de chaque époque, adopter un costume lié au XXème siècle.

La Farandole Biterroise a choisit d’utiliser un costume féminin de la première moitié du XIXème siècle, période faste pour l’économie et la société locale, période pendant laquelle un grand nombre de chroniqueurs nationaux s’en venaient en Biterre décrire les Caritats, leurs danses et réjouissances.

  • Costume de jeunes filles

Une paire de bas blancs écrus;

Une culotte longue ;

Une chemise à encolure carrée et à manches longues ;

Un jupon à dentelle ou jupon de propreté (dessous) ;

Un jupon à baigneuses (signes éventuels de richesse) ;

Un corselet ;

Une jupe fleurie avec de gros plis canons formant un « faux-cul »;

Un châle fleuri façon « Soleilhada » maintenu sur le corselet ;

Un collier ras de cou en velours noir et sa croix en pendentif ;

Un tablier ;

Une paire de ballerines noires ;

Une coiffe en piqués blancs, dite « coffin ».

Ce costume gai et coloré était celui des jeunes filles à marier; les femmes mariées portaient un costume beaucoup plus sobre; les différences résident essentiellement dans le châle blanc à dentelles, dans la jupe, le tablier et la veste à basques unis, dans la chemise à col dentelle.

  • Costume masculin

Le costume masculin est celui du jeune homme bas-languedocien (même époque que pour le costume féminin). La fin du XIXème siècle marque tout de même un tournant dans le costume des Treilleurs : l’ensemble blanc est adopté à Béziers, Pézenas, et dans nombre de localités qui entretiennent une pratique traditionnelle des Treilles. Sur ce modèle masculin, les femmes et jeunes filles revêtiront vite un ensemble similaire, de soie ou de satin, d’un ton blanc ou très clair, qui sera pourtant aussi vite abandonné.

Les musiciens hommes exécutant treilles et chevalet sont souvent les mêmes qui animent les joutes nautiques depuis la fin du XVIIème siècle ; leur costume est celui des joutes (blanc) auquel il faut parfois ajouter une taiole (ceinture) rouge ; un pantalon noir et une blauda (blouse) moins salissants seront souvent portés, afin de ménager le costume blanc pour les sociétés de joutes, toujours très pointilleuses sur la qualité du blanc.

 

Jeune homme 1830
Chemise blanche bouffante;
Culotte à pont, noire ou blanche;
Tailhòla et nœud de cravate rouge;
Bas blancs;
Gilet boutonné;
Veste empesée;
Lavalière et broche assortie;
Chaussures noires;
Chapeau haut de forme;
Veste.

Treilleur biterrois
Chemise blanche;
Pantalon blanc à pont;
Tailhòla rouge;
Gilet flottant.

 

Quelques éléments de bibliographie sur le costume traditionnel :
Pichot ensaji sul coustumo feminenc biterrenc, CLARDELUNA, in Trencavel, Béziers, 1937
Dansez la France, Monique DECITRE, Dumas, Lyon, 1957
L’Hérault, Serge BOYER, in Costumes régionaux d’autrefois, Paris, 2003
Danses des Provinces de France, P. BOUCHE, R.GEST, E.SIMBRON, Vautrain, Paris, 1946
Collection Beaumadier, Fonds privé famille Garau.
Collection Beaumadier, Escolo Trencavel, dépôt musée du Biterrois
La danse des Treilles, Archives municipales de Béziers, dépôt de 1892

Nouer une lavalière